Biographie

Philip Setzer  -  violon
David Finckel  -  violoncelle
Wu Han  -  piano

Philip Setzer est l’un des fondateurs et membre du quatuor Emerson, et c’est également au sein de ce quatuor que David Finckel a joué durant une trentaine d’années. Wu Han, quant à elle, se produit tant comme soliste avec des orchestres que comme chambriste. David Finckel et Wu Han sont les directeurs artistiques de la Chamber Music Society of Lincoln Center et ils ont reçu, en 2012, le titre honorifique du Musical America’s Musicians of the Year. Ils se produisent fréquemment en duo sur les scènes les plus prestigieuses. Philip Setzer, lauréat de la Merriweather Post Competition et du Concours Reine Élisabeth de Belgique, partage ses activités entre l’enseignement et les concerts en soliste ou avec orchestre. Le trio Han-Setzer-Finckel a donné, à travers le monde, l’intégrale des Trios avec piano de Beethoven. 4e fois au LMMC.

Notes

Installé à Vienne, Beethoven acquit rapidement une réputation de pianiste virtuose. Toutefois, ses premières publications ne furent pas consacrées au piano seul, mais à des œuvres pour piano, violon et violoncelle. Parmi toutes les pages que le compositeur a consacrées à cette formation, le Trio op. 70 no 1 est l’une des plus abouties. Ce trio est presque contemporain des Cinquième et Sixième symphonies et c’est à l’atmosphère presque fantomatique du second mouvement qu’il doit son surnom de « Trio des esprits ». Selon E.T.A. Hoffmann, cette œuvre est « l’expression d’une joie sereine venue d’un monde inconnu ». Dvořák écrivit son Trio op. 65 peu après le décès de sa mère, d’où le caractère sombre, tourmenté, parfois douloureux de l’œuvre. Cette pièce, très personnelle et complexe, témoigne d’une grande maturité compositionnelle. L’écriture est dense et très équilibrée, la forme, claire. L’Allegro initial, animé par des humeurs contrastées, est suivi d’un scherzo souvent mélancolique. Le sommet expressif de l’œuvre réside dans l’Adagio grâce, notamment, à la longue cantilène initiale confiée au violoncelle. Fidèle à ses origines slaves, Dvořák inclut dans l’Allegro final la mélodie d’une danse de Bohême aux rythmes variés, le furiant.

Florence Leyssieux