Biographie

Pianiste britannique de réputation internationale, Christian Blackshaw a été nommé en 2019 Membre de l’Ordre de l’Empire Britannique (MBE) pour services rendus à la musique. Médaillé d’or du Royal College Manchester et de la Royal Academy London sous l’enseignement de Gordon Green, il parfait sa formation au Conservatoire de Leningrad avec Moisei Halfin, et à Londres avec Sir Clifford Curzon. En 2013, il fonde le Hellensmusic Festival, lequel prend place à Hellens Manor (Herefordshire), avec pour mission de susciter de nouvelles collaborations entre artistes internationaux et de contribuer à la formation de la relève musicale. Interprète primé de Mozart, Christian Blackshaw est reconnu pour l’enregistrement en 4 volumes de l’intégrale des sonates pour piano du compositeur autrichien dans le cadre de la série Wigmore Hall Live. Cet enregistrement lui a valu une place au sein du classement des Meilleurs enregistrements classiques de 2015 dans le New York Times, ainsi qu’au Top 50 des plus grands enregistrements de Mozart par le Gramophone Magazine. Très actif comme soliste et pianiste de concert, Blackshaw s’est produit dans de nombreuses grandes villes d’Europe, d’Amérique du Nord et d’Asie. On compte notamment dans ses récentes collaborations un concert avec l’Orchestre de Philadelphie, sous la direction du chef montréalais Yannick Nézet-Séguin. 3e concert au LMMC.

https://www.christianblackshaw.com/

Notes

Composées initialement comme premier mouvement d’une sonate, les Variations en fa mineur de Haydn présentent un travail thématique abouti qui les fait se suffire en elles-mêmes. Elles proposent deux thèmes dans des tons homonymes, respectivement en fa mineur et en fa majeur, qui font chacun l’objet de deux variations, en alternance. L’absence de transition entre les deux thèmes donne à entendre de vifs changements de caractère d’une occurrence à l’autre. À la suite de l’enchaînement des variations qui mobilisent principalement le rythme et l’ornementation comme vecteurs de contraste, huit mesures du premier thème sont reprises en guise de rappel du matériau thématique initial, et le rythme pointé qui lui est si caractéristique se prolonge dans la cadence finale.

Résultat d’une commande de l’éditeur Nikolay Bernard pour son périodique mensuel Le Nouvelliste en 1876, Les Saisons de Tchaikovsky constitue un singulier exemple d’influence entre médias où presse imprimée, musique et poésie s’alimentent. Chaque pièce illustre un mois de l’année et une scène typique qui lui est associée dans l’imaginaire nordique. En plus des titres des mouvements, qui ont été choisis par Bernard, ce dernier a mis en exergue de chacun d’eux des extraits de poèmes accentuant leur portée descriptive. Écrite à l’intention des lecteurs du périodique, dont certains étaient sans doute musiciens amateurs, l’œuvre se caractérise par une grande clarté rythmique et un sens de la mesure qui lui confèrent un caractère presque néo-classique, sans pour autant sacrifier à la richesse harmonique et de caractère propre à Tchaikovsky.

Œuvre inspirée par Clara Wieck, dédiée d’abord à Beethoven puis offerte à Liszt, la Fantaisie en do majeur de Schumann est d’un romantisme saisissant. S’inscrivant dans le canevas général des formes sonates, elle prend néanmoins des libertés qui en ébranlent les fondements : la structure formelle est dissoute, conférant à l’œuvre un caractère de grande liberté. L’influence littéraire qui s’en dégage en est par ailleurs un aspect phare. L’œuvre s’ouvre sur une citation du poète Schlegel, puis assez tôt, le thème musical de Clara (cinq notes descendantes) se fait entendre. Puis, la coda du premier mouvement donne à percevoir une citation du cycle An die ferne Geliebte, de Beethoven : « Accepte dès lors ces chansons, mon aimée, que je n’ai chantées que pour toi ».

Catherine Harrison-Boivert