HISTORIQUE DU
LADIES’ MORNING MUSICAL CLUB
Le Ladies’ Morning Musical Club, la doyenne des sociétés culturelles du Canada, célèbre plus de cent trente ans d’activités ininterrompues. L’origine de ce Club remonte à 1892, alors que Mary Bell et sept autres collaboratrices se réunissaient, tous les jeudis, pour faire de la musique ensemble. Ces musiciennes éprouvèrent tellement de plaisir qu’elles songèrent à le partager avec un plus grand nombre et fondèrent le Ladies’ Morning Musical Club qui est, aujourd’hui, le plus réputé du genre en Amérique du Nord.
Le premier concert eut donc lieu le 17 novembre 1892 dans le petit hall de l’édifice YMCA, au Square Dominion. Les membres actifs du Club contribuaient aux matinées musicales en y donnant des conférences-récitals sur les compositeurs et leurs œuvres. À la fin de cette première année, le Club comptait déjà deux cents membres et y avait donné vingt-et-un concerts. La société eut aussi son propre chœur que dirigeait Joseph Gould, membre-fondateur du Chœur Mendelssohn.
Au fil des ans, le Ladies’ Morning Musical Club prit une plus grande ampleur et mit sur pied la formule de concerts invitant, occasionnellement, des artistes étrangers. Le tout premier récital vraiment professionnel eut lieu le 22 avril 1895, au Monument-National. L’artiste invité fut le violoniste et compositeur belge Eugène Ysaÿe, lequel se faisait entendre à Montréal pour la première fois. Ce récital fut considéré comme l’événement musical de l’année. Une deuxième réussite qu’il convient aussi de souligner fut le concert présenté par le réputé quatuor à cordes Kneisel, faisant également ses débuts à Montréal.
Par la suite, la participation de musiciens professionnels augmenta graduellement pour composer, dès les années ’40, l’essentiel des séries du LMMC. Grâce à l’avant-gardisme de ces dames, le quatuor Amadeus, le baryton Gérard Souzay et plusieurs groupes de musique de chambre se firent entendre, souvent pour une première fois en Amérique du Nord et au seuil de leur carrière, sous l’égide du LMMC.
Au cours de son histoire, le Ladies’ Morning Musical Club n’a pas uniquement présenté des solistes et des ensembles musicaux déjà reconnus, il a aussi permis aux jeunes musiciens de se faire entendre - plusieurs artistes canadiens y ont fait leurs débuts. Le Club a également témoigné un grand intérêt aux étudiants en musique en leur accordant des bourses et en les recevant comme membres à des prix de faveur. Un grand nombre de musiciens québécois ont bénéficié de cette assistance financière au fil des ans.
En 1918, le LMMC déménagea dans la salle de bal de l’Hôtel Ritz-Carlton, où il demeura jusqu’en 1966. Des travaux de construction l’obligèrent à quitter pour la Comédie-Canadienne, qu’il occupa pendant quatre années consécutives. Pour la saison 1970-71, le Club loua la salle de bal de l’Hôtel Mont-Royal avant de s’installer, pour une durée de douze ans, au Théâtre Maisonneuve de la Place des Arts. Depuis 1983, les concerts du LMMC ont lieu à la Salle Pollack de l’Université McGill.
Durant ses plus de cent trente années d’existence, le LMMC a toujours maintenu sa tradition d’excellence. Cette longévité est une preuve éloquente de la qualité de sa programmation, tant au point de vue des interprètes que dans le choix des œuvres qui y sont exécutées. Ce respect de la tradition n’a toutefois pas empêché le LMMC de tenir compte, progressivement, de l’évolution des mœurs. Avec le temps, il a su s’adapter aux exigences en changeant le jour et l’heure des concerts et, depuis 1971, en acceptant les Messieurs comme membres; auparavant ils assistaient aux concerts à titre d’invités.
Organisme sans but lucratif, reposant quasi entièrement sur le bénévolat de son comité, le LMMC reçoit maintenant une subvention du Conseil des arts de Montréal, ainsi que des dons de généreux commanditaires et de bienfaiteurs. Pendant plusieurs années, une collaboration avec la CBC a permis de diffuser de nombreux concerts, rejoignant ainsi un plus vaste auditoire.
Le Ladies’ Morning Musical Club continue sa mission d’excellence avec beaucoup de confiance et d’optimisme et il entend poursuivre le même idéal en maintenant la présentation de concerts de haut niveau, à des prix accessibles, à tous les amateurs de musique de chambre.