1er décembre 2024

Victor Julien-Laferrière

Violoncelle

Théo Fouchenneret

Piano

Théo Fouchenneret © Kaupo Kikkas
Victor Julien-Laferrière © Jean Baptiste Millot

Biographie

La carrière internationale du violoncelliste français Victor Julien-Laferrière prend son envol à la suite de prestigieuses victoires dans des concours dont la réputation n’est plus à faire. Il s’illustre d’abord en 2012 en gagnant le premier prix du Concours international du Printemps de Prague. Puis, en 2017, il remporte le 1er prix du Concours Reine-Elisabeth de Belgique. Enfin, en 2018, il s’illustre aux Victoires de la musique en remportant le titre de « Soliste instrumentiste de l’année ».

Sa saison 2023-2024 comprend des performances avec le Royal Concertgebouw d’Amsterdam, le Deutsches Symphonie-Orchester Berlin, le BBC Philharmonic, l’Orchestre de Chambre de Lausanne, et ainsi de suite. Julien-Laferrière s’illustre également sur la scène musicale en tant que chef d’orchestre, dirigeant des orchestres aussi réputés que le Wiener Kammerorchester, l’Orchestre National d’Ile-de-France et l’Orchestre de l’Opéra de Rouen. En 2021, il crée l’Orchestre Consuelo, un ensemble à géométrie variable de 15 à 50 musiciens qui se donne pour mission d’aborder le répertoire symphonique par le prisme de la musique de chambre. La saison 2023-2024 de l’Orchestre se caractérise par de nombreuses performances en Europe, avec entre autres la pianiste ukrainienne Anna Fedorova et le pianiste russe Alexander Malofeev.

Son enregistrement consacré aux concertos de Dutilleux et de Dusapin, enregistré sous étiquette Alpha Records, a reçu en 2023 un prix Diapason d’Or. En 2023, Julien-Laferrière a lancé sous l’étiquette française B-Records l’intégrale des trios pour piano de Schumann, interprétés avec les frères Théo et Pierre Fouchenneret. 2e concert au LMMC.

Le pianiste Théo Fouchenneret remporte le premier prix du Concours international de Genève en 2018 avant d’être nommé « Révélation soliste instrumental » aux Victoires de la Musique Classique. La même année, il remporte un 1er prix ainsi que cinq prix spéciaux au Concours international de musique de chambre de Lyon. Début au LMMC.

https://www.victorjulien-laferriere.com/

https://www.theofouchenneret.com/

Notes

La Sonate no 3, op. 69, de Beethoven constitue une pièce caractéristique de sa période dite médiane, durant laquelle il compose des œuvres aussi imposantes que les Symphonies no 3 et 5, les Quatuors à cordes, op. 59 « Razumovsky ». Parmi les cinq sonates pour violoncelle que Beethoven composera au cours de sa vie, celle-ci constitue la plus longue, et assurément l’une des plus connues. Le compositeur y parvient à un équilibre admirable entre le piano et le violoncelle, qui entame seul le premier thème; par la suite, les deux instruments s’échangent les éléments thématiques à tour de rôle. En trois mouvements, cette Sonate se distingue par le remplacement du mouvement lent au milieu de l’oeuvre par un scherzo interprété trois fois, alterné avec un trio quant à lui joué deux fois, dans la tonalité de la majeur, homonyme majeur de la tonalité principale.

Béla Bartók compose sa Rhapsodie no 1 lors d’un séjour prolongé à Budapest, après une longue tournée en tant que pianiste qui l’a amené jusqu’aux États-Unis. Comme plusieurs autres œuvres de son corpus, cette Rhapsodie révèle l’influence de la culture musicale d’Europe de l’Est, qu’il a abondamment collectée et analysée. Dans ce cas-ci, on perçoit surtout l’influence des airs folkloriques roumains, avec quelques accents hongrois et ruthènes (de l’actuelle Ukraine). L’œuvre se divise en deux mouvements, commençant par un Lassú, un mouvement lent divisé en trois partie ABA’; sa partie médiane constitue une reprise de l’air hongrois La lamentation de Árvátfalva, que Bartók avait retranscrite à partir d’un enregistrement de l’ethnomusicologue Béla Vikár. La Rhapsodie se termine sur un Friss, un mouvement rapide évocateur d’une danse paysanne fort rythmée, qui fait s’enchaîner cinq segments mélodiques distincts.

La Sonate pour violoncelle et piano de Zoltán Kodály se divise en deux mouvements, mais seulement par dépit : Kodály a tenté tant bien que mal de composer un premier mouvement, même des années après la composition du premier jet, sans succès. La Fantaisie s’amorce avec le violoncelle seul, qui fait se déployer un motif ascendant qui structurera toute la pièce par la suite. Ce mouvement à caractère tourmenté et mélancolique fait se déployer une série de sections juxtaposées, un peu de la même manière que dans l’œuvre précédente de ce programme. L’Allegro con spirito est quant à lui beaucoup plus extraverti, rythmé, dansant. Il amène l’œuvre à sa fin par le retour à l’ouverture du premier mouvement.

La Sonate pour violoncelle, op. 65, constitue assurément l’œuvre de musique de chambre la plus ambitieuse de Chopin – les nombreuses esquisses restantes témoignent du travail acharné du compositeur. Son premier mouvement, une sonate bithématique à réexposition tronquée, se distingue par son impressionnante longueur, supérieure à celle des trois autres mouvements réunis ; Chopin et son grand ami le violoncelliste Auguste Franchomme avaient d’ailleurs décidé de ne pas jouer ce premier mouvement lors de la création, par peur de brusquer le goût du public parisien. Cette création marquera la fin d’une ère : Chopin meurt le mois suivant, alors qu’il avait lui-même assuré l’accompagnement de piano lors de la première. À l’époque, le musicologue Charles Hallé avait écrit : « Il s’assit […] au piano et, tandis qu’il se chauffait les doigts, son corps reprit progressivement sa position normale, l’esprit ayant dominé la chair. »


Catherine Harrison-Boisvert

Programme

BEETHOVEN    Sonate no 3 en la majeur
(1770-1827)        op. 69 (1808)

BARTÓK           Rhapsodie no 1 (1928)
(1881-1945)

Entracte

KODÁLY           Sonate pour violoncelle et piano
(1882-1967)         op. 4 (1910)

CHOPIN            Sonate pour violoncelle et piano,
(1810–1849)        en sol mineur, op. 65 (1847)
                       
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