26 janvier 2025
Karina Gauvin
Soprano
Michael McMahon
Piano
Karina Gauvin © Michael Slobodian
Biographie
La soprano canadienne Karina Gauvin se distingue sur la scène internationale pour sa maîtrise incontestable du répertoire baroque. Son répertoire est cependant loin de s’y limiter, Gauvin sachant également s’approprier avec brio les œuvres des compositeurs de toutes les époques, qu’il s’agisse de Beethoven, de Britten, ou des compositrices et compositeurs de l’ère contemporaine. Elle se produit aussi bien en Amérique du Nord qu’en Europe, avec des ensembles tels que l’Orchestre Symphonique de Montréal, le San Francisco Symphony, le Chicago Symphony et le Rotterdam Philharmonic. Ses collaborations avec des ensembles baroques comprennent des performances avec Les Talens Lyriques, le Venice Baroque Orchestra, l’Accademia Bizantina, le Tafelmusik Baroque Orchestra et les Violons du Roy.
Parmi ses récents accomplissements, on compte sa participation, aux côtés de tout un éventail de chanteuses et de chanteurs réputés, à l’enregistrement par ATMA Classique de l’intégrale des 320 mélodies pour voix et piano de Jules Massenet. Cet enregistrement a obtenu le Prix Opus 2024 de l’Album de l’année dans la catégorie « Musiques classique, romantique, postromantique ».
Parmi ses rôles opératiques les plus brillants, on compte notamment Vitellia dans La Clemenza di Tito, de Mozart, au Théâtre des Champs-Élysées; Alcina de Haendel avec le Teatro Real de Madrid; Armide, de Gluck, à l’Opéra national des Pays-Bas; le personnage de Merab dans Saul de Haendel, au Festival de Glyndebourne et à l’Opéra-Comique à Paris.
Le pianiste et coach vocal Michael McMahon est professeur agrégé à l’Université McGill. Il a participé à de nombreux enregistrements, donné des classes de maître partout au Canada et fait souvent partie de jurys lors de concours. 5e fois au LMMC.
http://karinagauvin.com/en/home/
Notes
Point de rencontre du piano et de la voix, le genre de la mélodie – dont on situe l’émergence à la jonction des 19e et 20e siècles – donne à entendre de multiples croisements d’influences et d’inspirations, alors que la musique entre en communion avec la poésie, mais aussi avec des airs folkloriques. Ce concert vous en propose quatre différentes déclinaisons, ancrées dans les imaginaires respectivement français, allemand et britannique.
Reynaldo Hahn constitue assurément une référence en matière de mélodies. Dans ce concert, vous pourrez entendre deux mélodies de jeunesse, suivies d’une œuvre de maturité. Quand je fus pris au pavillon est extrait du recueil Rondels, publié en 1899 et dont le titre réfère au poème à forme fixe du même nom. Dédiée à Louis Landry, ami du compositeur, cette mélodie met en musique des vers du Duc Charles d’Orléans (1394-1465) qui inspirera également à Hahn son sublime À Chloris. La partie vocale de cette autre mélodie, mi-chantée mi-parlée, se dépose délicatement sur un accompagnement dont la basse reproduit l’Air sur la corde de sol de J. S. Bach (1717-1723). Entre les deux, Si mes vers avaient des ailes, publiée dans le premier volume des Mélodies de Hahn, puise son inspiration littéraire dans le deuxième poème – sans titre – du deuxième livre des Contemplations de Victor Hugo (1856) intitulé L’âme en fleur.
Karina Gauvin puise ensuite dans le cycle de lieder pour voix et orchestre Des Knaben Wunderhorn (Le Cor enchanté de l’enfant) de Gustav Mahler, inspiré d’un recueil de chants folkloriques allemands éponyme. Cette partie du concert consacrée à Mahler se terminera sur la troisième mélodie du troisième volume des Lieder und Gesänge, publiés quelques années plus tard.
L’influence folklorique est également au cœur des inspirations de Benjamin Britten, de qui on présente ici, intercalés, des extraits de deux de ses recueils d’airs traditionnels issus de différents lieux du Royaume-Uni. Alors qu’Avenging and Bright et The Last Rose of Summer proviennent du quatrième volume, consacré au poète irlandais Thomas Moore (1779-1852), O Waly, Waly, Come you not from Newcastle? et The Plough Boy proviennent du troisième volume, en hommage aux airs des Îles britanniques.
Enfin, les neuf dernières mélodies permettent de plonger dans l’univers musical de Cécile Chaminade, compositrice et pianiste française de réputation internationale en son temps, parrainée par Bizet, puis mise à l’écart dans les livres d’histoire de la musique. Sa production est pourtant impressionnante, comprenant plus de 400 œuvres pour des instrumentations variées, allant de l’orgue à la flûte en passant par le piano. Karina Gauvin nous propose aujourd’hui un aperçu de ses nombreuses mélodies, inspirées notamment par la poésie de Ronsard, Baker, Maho et Fuster.
Catherine Harrison-Boisvert
Programme
HAHN Quand je fus pris au pavillon (1899)
(1874-1947) Si mes vers avaient des ailes (1896)
À Chloris (1916)
MAHLER Des Knaben Wunderhorn (1892-1893)
(1860–1911) V. Das irdische Leben
IV. Wer hat dies’ Liedlein erdacht?
VII. Rheinlegendchen
IX. Wo die schönen Trompeten blasen
Lieder und Gesänge (1888)
XII. Scheiden und Meiden
BRITTEN Extraits de Folk Song Arrangements,
(1913–1976) vol. 3 & 4 (1947, 1960)
Avenging and Bright
O Waly, Waly
Come you not from Newcastle?
The Last Rose of Summer
The Plough Boy
CHAMINADE Mignonne (1892)
(1857–1944) Ce n’est pas la faute (1895)
Je voudrais être (1912)
Viens! mon bien aimé! (1895)
L’Anneau d’argent (1893)
Ne dis pas que l’espoir (1895)
Si j’étais jardinier (1893)
Sombrero (1894)
Te souviens-tu... (1878)
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