20 octobre 2024
Blake Pouliot
Violon
Henry Kramer
Piano
Blake Pouliot © Jeff Fasano / Henry Kramer © Grittani Creative LTD.
Biographie
Le violoniste torontois Blake Pouliot est récipiendaire du Grand Prix 2016 du Concours OSM Manuvie, et a été nommé à deux reprises premier lauréat du concours de la Banque d’instruments de musique du Conseil des arts du Canada, respectivement en 2015 et en 2018. En 2020-2021, Pouliot a été soliste en résidence à l’Orchestre Métropolitain de Montréal, avec lequel il a interprété, sous la baguette de Yannick Nézet-Séguin, le Concerto pour violon no 5 de Mozart et Les Quatre Saisons d’Astor Piazzola. Sa collaboration avec Nézet-Séguin s’est prolongée en 2022 avec un premier concert avec le Philadelphia Orchestra.
Diplômé du Royal Conservatory of Music de Toronto et du Colburn School Conservatory of Music, Pouliot s’est formé auprès de Marie Bérard, d’Erika Raum et de Robert Lipsett. Avec des débuts professionnels dès l’âge de 11 ans, il a à son actif des performances récentes avec l’Omaha Symphony, le Sarasota Orchestra et le Winnipeg Symphony. Sa saison 2023-2024 se caractérise par des performances avec l’Orchestre Symphonique de Montréal, l’Orchestre du Centre national des arts et l’Orchestre Symphonique de Québec. Il jouera également pour la première fois avec l’Orchestre Philharmonique d’Espagne.
Le premier album de Pouliot, lancé en 2019 sous étiquette Analekta et consacré aux sonates de Debussy et Ravel, a mérité une critique de cinq étoiles dans le BBC Music Magazine et une nomination aux prix Juno pour le meilleur album de musique classique. Blake Pouliot joue sur un violon de 1729, Guarneri del Gesù, prêté par un généreux mécène anonyme. 2e concert au LMMC.
https://www.blakepouliot.com/
Le pianiste Henry Kramer est diplômé de la Juilliard School, où il a travaillé avec Julian Martin et Robert McDonald. Par la suite, il a poursuivi ses études à la Yale School of Music, il y a obtenu un doctorat auprès de Boris Berman. Il s’est joint, depuis septembre 2022, à la faculté de musique de l’Université de Montréal à titre de professeur adjoint. Débuts au LMMC.
https://www.henrykramerpiano.com/
Notes
Dans sa jeunesse, Miklós Rósza était fasciné par le concept de musique hongroise, et par les travaux de collecte musicale réalisés par Kodály et Bartók. Il a réalisé ses propres collectes dans les populations autochtones Palóc qui vivaient sur les terres possédées par son père, dont certaines ont inspiré les Variations sur une chanson paysanne hongroise, op. 4. Ces 12 variations, suivies d’une réitération du thème et d’une coda, constituent une belle démonstration de virtuosité pour le violon, révélant différents idiomes de la musique hongroise : figures rythmiques sautillantes, quintes ouvertes qui évoquent le bourdon de la cornemuse, harmoniques suraiguës, style improvisé.
Les Trois Romances, op. 22, de Clara Schumann, constituent l’une des dernières œuvres que celle-ci a composées avant que la santé physique et mentale de son mari ne périclite dramatiquement. Les premier et troisième mouvements présentent une structure similaire où une section centrale contrastante vient s’insérer au milieu d’un thème plus lyrique – avec de légers accents de complainte tzigane dans le premier mouvement, ainsi qu’une citation de la Sonate pour violon et piano no 1, de Robert Schumann. L’Allegretto central se montre quant à lui un peu plus mélancolique, mais se laisse graduellement aller à des élans plus passionnés.
Robert Schumann a écrit sa Sonate pour violon et piano no 1 en quelques jours à peine. La rapidité de la composition trouve son écho dans la concision de la forme, ramassée en trois mouvements plutôt que quatre. Dans le premier mouvement, Schumann nous fait perdre le sens de la mesure par l’insertion de multiples syncopes. Dans le second, une mélodie plaintive en fa mineur est mise en contraste avec un scherzo évocateur des danses hongroises. Le dernier mouvement molto perpetuo présente quant à lui un caractère quelque peu brusque et obstiné, qui n’a pas tout de suite obtenu l’assentiment de Clara : c’est l’interprétation de Joseph Joachim qui aurait sauvé la mise.
Le Poème qu’Ernest Chausson a composé pour son ami Eugène Ysaÿe a mis longtemps à voir le jour : d’abord rétif à lui composer un concerto, alors qu’il était très pris avec l’écriture du Roi Arthus, Chausson a finalement proposé de lui écrire « un morceau d’une forme très libre, avec de nombreux passages où le violon jouerait seul ». Au bout de deux ans, l’œuvre existe enfin, portant le titre Chant de l’amour triomphant, tiré d’une nouvelle d’Ivan Tourgueniev. Sans constituer une illustration musicale littérale de la nouvelle, le Poème de Chausson en restitue l’esprit par son côté sombre et mystérieux.
Dans sa Sonate pour violon no 2 en sol majeur que Maurice Ravel a dédiée à la violoniste Hélène Jourdan-Morhange, le compositeur poursuit deux lignes directrices, soit, d’une part, l’exploration de ce qu’il considère comme l’incompatibilité fondamentale du violon et du piano, et, d’autre part, les possibilités musicales et expressives du blues américain. Le premier aspect s’exprime à travers l’indépendance de chacune des parties instrumentales, présentées comme « séparées, mais égales » tout au long de l’œuvre. Le blues se déploie quant à lui dans le deuxième mouvement, à travers des procédés tels que la syncope, les tierces et les septièmes abaissées, ainsi que les glissandi de violon.
Catherine Harrison-Boisvert
Programme
RÓZSA Variations sur une chanson
(1907-1995) paysanne hongroise, op. 4
C. SCHUMANN Trois Romances, op. 22
(1819-1896)
R. SCHUMANN Sonate no 1 pour violon
(1810-1856) et piano en la mineur, op. 105
CHAUSSON Poème, op. 25
(1855-1899)
RAVEL Sonate no 2 pour violon et piano
(1875-1937) en sol majeur
Opus 3 Artists
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Prochain Concert
Benjamin Grosvenor, piano
10 novembre 2024 à 15 h 30