26 mars 2023

Elias String Quartet

Elias String Quartet © Kaupo Kikkas

Biographie

Sara Bitlloch  -  violon             
Donald Grant  -  violon  
Simone van der Giessen  -  alto           
Marie Bitlloch  -  violoncelle

Créé en 1998 au Royal Northern College of Music de Manchester, le Elias String Quartet est formé de Sara Bitlloch et Donald Grant au violon, de Simone van der Giessen à l’alto, et de Marie Bitlloch au violoncelle. Depuis sa fondation, le quatuor s’est perfectionné au sein d’institutions de renom telles que la Hochscule de Cologne, de même qu’en résidence au prestigieux programme de musique de chambre Music in the Round (Sheffield), de 2005 à 2009. L’ensemble est actuellement en résidence au Royal Northern College of Music de Manchester. Dédié au rayonnement de la musique de chambre comme de la musique contemporaine, le Elias String Quartet a réalisé en 2009 un ambitieux projet de performance et d’éducation autour des quatuors à cordes de Beethoven; ce projet, intitulé The Beethoven Project, a pu être réalisé grâce à l’obtention du Borletti-Buitoni Trust Award. Le dernier volume de cet ambitieux cycle musical a tout récemment été lancé sous l’étiquette Wigmore Hall Live. Sur le plan de la création, le quatuor a réalisé en 2021-2022 deux premières mondiales, soit la création d’une œuvre originale commandée à la compositrice britannique Sally Beamish, de même que la performance de l’œuvre gagnante de son propre concours de composition, réalisé au Royal Northern College. 2e engagement au LMMC.

https://eliasstringquartet.com/

Notes

Le Quatuor à cordes op. 50 no 4 est une des très rares œuvres où Haydn utilise la tonalité de fa dièse mineur, grave, abrasive, et peu commode pour les instrumentistes à cordes. On retrouvera cette tonalité seulement dans la symphonie « Les Adieux » et dans le Trio no 26. Le Spiritoso du premier mouvement se déploie à travers des couleurs symphoniques et un large registre. Lui succède un deuxième mouvement dont la mélodie majestueuse fait alterner les modes majeur et mineur. Le menuet du troisième mouvement propose quant à lui une subtile synthèse des deux mouvements précédents, adoptant l’amplitude du premier et l’ambivalence de caractère du deuxième. Il aboutit dans un quatrième mouvement fugué, technique courante chez Haydn, que l’on retrouve également dans la finale de son Quatuor op. 20 no 6.

Dans ses 3 pièces pour quatuor à cordes, qui se présentent comme autant de miniatures, Stravinski propose une réinterprétation pour le moins radicale du genre, proche de l’esthétique folklorique qui lui est alors chère. Dans « Danse », les instruments se superposent comme autant de parties individuelles qui demeurent relativement étrangères les unes aux autres, ce qui confère au tout un étrange statisme. « Excentrique », inspirée par le clown de music-hall anglais Little Tich, prend une couleur presque atonale et un caractère déjanté, décalé rythmiquement. « Cantique » s’en trouve d’autant plus contrastante, évoquant un chœur solennel aux sonorités sombres et dissonantes, brièvement interrompues par des passages plus lumineux.

Le Quatuor à cordes op. 74 de Beethoven doit son surnom « Les Harpes » aux figures de pizzicato de son premier mouvement Allegro. Explorant les limites de la tonalité, ces passages pointillistes contrastent avec de longues lignes de contrepoint qu’interrompent de vibrants coups d’archet… ou de tonnerre? Le deuxième mouvement Adagio ma non troppo se présente alors comme un apaisement, une douce mélodie chantante qui ne s’éloigne jamais trop de sa tonalité initiale de la bémol majeur. Le Presto s’affirme ensuite avec puissance, et s’érige à travers l’insistance de la répétition, Beethoven donnant à entendre deux fois la forme scherzo-trio avant d’en arriver à la coda. Le quatrième mouvement Allegretto propose quant à lui six variations d’un thème simple et chromatique, de forme binaire. Avis aux oreilles averties : c’est généralement dans la deuxième partie de celui-ci que l’inventivité de la variation se déploie le plus.

Catherine Harrison-Boisvert

Programme

HAYDN             Quatuor à cordes en fa dièse mineur, 
(1732–1809)           opus 50, no 4
   

STRAVINSKI    Trois Pièces pour quatuor à cordes
(1882–1971)

BEETHOVEN    Quatuor à cordes, opus 74,
(1770–1827)           « Les Harpes »

                                David Rowe Artists